Cartographie des coulées de lave et fissures de l’éruption volcanique du Nyiragongo du 22/05/2021

Résumé

Résumé

Notre rapport scientifique a pour objectif de faire la cartographie des coulées de lave et fissures de l’éruption volcanique du Nyiragongo du 22/05/2021 tout en les comparant à celles antérieures. À cet objectif global s’ajoute ceux spécifiques visant à déterminer l’orientation préférentielle de nouvelles fissures, classer les quartiers de la ville de Goma en fonction de leur vulnérabilité aux prochaines éruptions grâce aux fissures et coulées déjà recensées, et présenter une série des suggestions.
Pour y arriver, nous avons fait la lecture des anciennes publications sur le volcanisme de la chaine des Virunga, en général, et celui du Nyiragongo, en particulier. Ensuite, nous avons effectué les travaux de terrain. Ces travaux ont consisté à la cartographie des coulées de lave de l’éruption volcanique du Nyiragongo du 22/05/2021 ainsi que de leurs points de sortie ; la localisation et le repérage géométrique des fractures conséquentes à l’éruption volcanique du Nyiragongo du 22/05/2021 et aux séismes post éruptifs ; la prise des photos des coulées de lave et des fissures et enfin au suivi journalier de l’évolution de certaines fractures. En dernier lieu, nous nous sommes consacrés aux travaux de bureau englobant le traitement des données de terrain, l’interprétation et la discussion des résultats, la rédaction et la publication de ce rapport.
Les travaux effectués nous ont permis d’élaborer la « carte des coulées de lave et fissures associées au volcan Nyiragongo », d’établir la « rosace des fréquences des directions » et déterminer ainsi les « directions préférentielles des cassures associées à l'éruption volcanique du Nyiragongo du 22/05/2021 ».
De ces résultats, nous avons constaté que, comparativement aux anciennes coulées, l’itinéraire est presque la même sauf que l’éruption de 2021 n’a pas été aussi longue que les précédentes. L’analyse statistique portée sur les mesures des directions des fissures de 2021 a révélé différentes familles des fissures mais les fissures dont les directions sont comprises entre 160° et 180° occupent en elles seules 46% et sont donc majoritaires ; elles sont suivies par celles dont les directions sont comprises entre 0° et 20°, occupant 22%. Ces fissures sont pour la plupart des cas nouvelles et ne correspondent donc pas nécessairement à la réactivation d’anciennes fissures. Elles sont majoritairement orientées NNW-SSE à N-S et suivent donc la même direction que celles antérieures, direction pouvant se rapporter à celle de la branche occidentale du rift est africain.
Ce sont les quartiers Mabanga (nord et sud), Kasika, Majengo, Bujovu et Munigi qui sont les plus affectés par ces cassures.
Au regard de tout ce qui précède, la ville de Goma est hautement exposée aux risques volcaniques et sismiques en permanence. D’où l’approfondissement des recherches, la surveillance et le suivi exacts et permanents du volcan et de l’évolution des cassures s’avèrent plus que nécessaires.