Les paradoxes de la sanction, de la réhabilitation, du pardon et de la vengeance en droit

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Jean-Pierre UWITONZE NAGASANZWE
Prince-Mowgly KUBUYA MUHIMA

Résumé

Résumé


La recherche de la juste raison dans l’équité est le cheval de bataille du droit. Pour éviter l’arbitraire, le principe de la légalité des délits et peines doit être de stricte application. Le professionnel du droit devrait mettre une certaine dose d’éthique dans son agir afin d’humaniser les peines étant donné que faire outre mesure risque d’hypothéquer le développement de la société. C’est en ce sens que la sanction du coupable, la réhabilitation de la victime, incomplète d’ailleurs, le sens du pardon et non de la vengeance devraient être la règle quelle que soit la situation délictuelle. Dans la ‘litis resolutio’ et celle ‘juris resolutio’, le juge, supposé être le juste des justes, doit rendre une justice juste et équitable en tenant compte des réalités tant sociales que sociologiques, dans l’intérêt général, sans être esclave ni des volontés des justiciables, ni de ses sentiments personnels. Nul ne pouvant se faire justice par soi-même, la vengeance est un vice et la justice privée, sous toutes ses formes, est proscrite. Il faut appliquer l’adage selon lequel un criminel vaut mieux que ses actes au lieu de l’achever sans autre forme de procès. Malheureusement, dans les jeunes démocraties à l’instar de la RDC, plusieurs cas de vengeance y sont légion sous l’œil passif des autorités qui sont censées les réprimer malgré les instruments juridiques internes et internationaux relatifs aux droits de l’homme. La démocratie exige la légitimité des peines qui sanctifie l’exigence du respect de la vie et de la dignité humaine. Il sera donc question, dans la présente étude, de concilier l’application de la loi et celle de l’amour dans un principe d’action fondé sur le commandement qui interdit le meurtre. Or, le droit corrige et on ne corrige pas celui qu’on pend. Qu’à cela ne tienne, pour ne pas homologuer l’impunité, il faut reformer et perfectionner le pouvoir judiciaire par la modération des peines en tenant compte de leurs proportions tout en se rapportant à l’ordre auquel appartient le délit. Pour promouvoir la démocratie véritable et la paix, il faut dénuer la loi de tout droit de regard sur la subjectivité et penser à une législation pénale souple car la justice et la paix sont deux sœurs inséparables pour ainsi éviter la vengeance.


Abstract


The search for the right reason in equity is the hobbyhorse of the law. In order to avoid arbitrariness, the principle of the legality of offences and penalties must be strictly applied. The professional of law should put a certain amount of ethics into his/her action in order to humanize punishments, since not doing so too can jeopardize the development of society. It is in this sense that the punishment of the guilty party, the rehabilitation of the victim, which is incomplete moreover, and the sense of forgiveness and not of revenge should be the rule regardless of the delictual situation. In the 'litis resolutio' and the 'juris resolutio', the judge, supposed to be the just of the justs, must render a just and equitable justice taking into account both social and sociological realities, in the common interest, without being a slave either to the wills of the litigants, or to his/her personal feelings. No one can render justice to him/herself, revenge is a vice and private justice, in all its forms, is prohibited. The adage that a criminal is better than his/her actions must be applied instead of completing it without any other form of prosecution. Unfortunately, in young democracies such as the DRC, there are many cases of revenge under the passive eye of the authorities, who are supposed to repress them despite domestic and international legal instruments on human rights. Democracy requires the legitimacy of penalties, which sacrifices the demand for respect of life and human dignity. It will therefore be, in the present study, a question of reconciling the application of the law and that of love in a principle of action based on command that prohibits murder. However, the law corrects and we do not correct the one we hang. However, in order not to homologate impunity, the judiciary must be reformed and perfected by sparing sentences, considering their proportions while relating to the order to which the offence belongs. In order to promote true democracy and peace, we must strip the law of any right of scrutiny over subjectivity and think about flexible criminal legislation, because justice and peace are two inseparable sisters in order to avoid revenge.

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